Petit encas nocturne (réservé au premier venu)

Il est déjà tard et Lawlett ne dort pas. Autour de lui, ses petits camarades sont tous déjà profondément endormis ou sortis en vadrouille clandestine dans les couloirs. Le londonien pousse un long soupir en gonflant exagérément ses joues. Il se tourne et se retourne sans parvenir à s'assoupir. Alors qu'il se décide à attrapper un livre pour se plonger dans sa lecture devant la cheminée de la salle commune, son estomac émet un long grondement sonore qui a dû résonner dans les entrailles même de Poudlard. Rejettant ses couvertures, Lawlett se lève et à pas lent sort du dortoir pour se diriger, pieds nus, jusque dans la salle commune. Là, il y enfile une paire de chaussure, attrappe sa cape et se faufile dans le boyau débouchant dans le couloir.

Les cuisines...combien de fois a-t-il fait ce chemin, en pleine nuit. La première chose qu'il avait cherché dans l'école ce n'était pas les passages secrets comme beaucoup d'autres élèves ou encore la salle d'eau des Préfets. Mais la cuisine, véritable temple de la gourmandise disposant d'une petite armée d'elfes de maison tous plus empressés et zélés les uns que les autres. Lawlett s'était rapidement lié aux Elfes de Poudlard qui s'affairaient à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit dans les cuisines. Rabattant la capuchon de sa cape pour éviter d'être reconnu par le concierge, un préfet ou un élève lambda, la minuscule et frêle silhouette de L glissait le long des murs, les sens en alerte, prêt à se rouler en boule dans une flaque d'ombre.
Après quelques longues minutes à parcourir le château, au son du crépitement des torches, du grincement des armures ou de l'écho de pas inconnus au loin, Lawlett parvint devant le tableau qui masquait l'entrée des cuisines. Du bout des doigts, il chatouilla la poire qui y était peinte, qui se mit à glousser avant que le mur ne s'écarte laissant place à un bref couloir aux parois usés par le temps et les passages répétés.

Les petits moldus adoraient les magasins de jouets, les adolescents sorciers passaient des heures dans les magasins d'accessoire de Quidditch. Lawlett, lui, redécouvrait à chaque fois ce temple de la gourmandise. Une vingtaine d'Elfes de maison s'affairaient entre les longs plans de travail, disparaissant sous des paniers ou des plats chargés de fruits, de légumes ou de quartiers de viande. Le reste des petites mains qui préparaient habituellement le repas dormait sous les tables du sommeil du juste.
Une petite créature s'arrêta devant lui.

"Bonsoir, Lawlett Halley Prewell. Que désirez-vous?" Lawlett se mordilla le pouce en proie à un dilemme des plus cornéliens. On aurait pu entendre les petits rouages, d'ordinaire si bien huilés, de sa petite cervelle se mettre en branle.
"Hummm...du sorbet au citron et à l'orange. Il me faudrait des fraises aussi. Pis du sucre. Beaucoup de sucre. Je prendrais aussi du pain et de la confiture d'abricot. Des biscuits au gingembre avec un chocolat chaud et je pense que ça sera tout." Après une courbette, l'Elfe commença à préparer le "petit" encas de Lawlett.

Le londonien se dirigea nonchalamment vers une des tables qui s'étendaient sous les batteries de chaudrons, de casseroles, de poeles et de plats qui étaient suspendues aux murs. Il avait déjà eu la désagréable surprise de poser son butin sur les quatre tables du centre. Tout avait disparu pour se retrouver sur la table des Serpentards dans la Grande Salle. Cette expédition nocturne et gastronomique là, avait rapidement pris des allures de véritable voyage initiatique.
Tandis qu'une tasse fumante de chocolat et quelques fraises étaient déposées devant lui, une autre personne venait d'entrer dans la tanière de L.

Tard, très tard ce soir là... Jay avait fait l'impasse sur le festin du soir. Il n'avait pas faim. Les horaires de vacances étaient bien trop décalés pour se remettre dans le bain si facilement. Il n'était d'ailleurs pas venu dans la grande salle, à quoi bon s'il ne mangeait pas ?? Pourquoi supporter ces hystériques qui couraient vers lui dès qu'il était dans la même pièce qu'elles ?? Non, il était partit dans la salle commune de Serpentard, histoire d'être au calme, et de revoir les quelques compositions qu'il avait faites pendant les vacances.

Alors que, déjà, les élèves rentraient du repas, Jay ne daigna pas lever les yeux du livre qu'il avait ouvert quelques minutes auparavant. C'était son habitude, plus personne n'y faisait davantage attention. Ce qui l'énervait, par contre, c'était la bande de 2e année qui le regardait de loin, des filles, toujours les mêmes. Il ne levait pas les yeux. Il était habitué, mais les deux mois de vacances, et donc de calme, lui avaient fait du bien, beaucoup de bien. Il avait envie d'une seule chose, les faire taire, une fois pour toute. Il entendait parfois des choses qui le hérissaient au plus haut point. Mais, fidèle à ses traditions, il ne réagissait pas. Il était, selon certaines d'entre elles, trop calme.

Une fois que le gros des élèves fut partit dormir, Jay se mit en tête d'aller se coucher aussi. Il n'avait toujours pas faim. Ce n'était guère étonnant vu le rythme de vie qu'il avait eu pendant deux mois. Il mangeait rarement avant 23h00, en compagnie de ses parents. Il n'était guère que 22h. Rapidement, il se changea et enfila son pyjama, souhaitant une bonne nuit à ses camarades de chambre, avec qui il s'entendait plutôt bien, c'est à dire qu'il leur arrivait de parler et très rarement d'être désagréables les uns avec les autres. Tournant, et retournant dans son lit, Jay sentait, enfin, la faim qui commençait à se faire sentir.

N'y tenant plus, il se décida à partir en cuisine. Se levant, il prit juste la peine d'enfiler sa robe d'uniforme et de mettre ses chaussures. Doucement, il s'évada du dortoir des 6e années, et referma la porte derrière lui avec une douceur inconnue de tous. Après tout, il pouvait bien les laisser dormir tranquillement non ? Passant dans la salle commune, il vérifia que les préfets n'étaient pas éveillés, ou alors pas dans la salle commune. C'est bon, personne ne se trouvait dans la salle. Il sortit de la salle commune, il n'avait que deux escaliers à remonter pour atteindre les cuisines. A pas feutrés, il se dirigeait rapidement vers les cuisines, où il pourrait remplir cet estomac qui commençait à crier famine.

Il n'eut pas il temps de réfléchir à son repas qu'il arrivait déjà en face de la corbeille de fruit, le tableau cachant la cuisine. Il en chatouilla la poire, qui se tordit de rire tout en laissant passer le jeune homme. Il pénétra alors doucement dans la cuisine. Ce qu'il n'aimait pas, c'était qu'à chaque fois, trois elfes au moins se précipitaient sur leurs visiteurs. A vrai dire, ils étaient tous zélés, et faisaient ce qu'on leur demandait, mais parfois, c'était un peu trop.
D'ailleurs, à peine le tableau avait-il à nouveau bouché le passage que deux d'entre eux arrivaient vers lui, et, avec leur petites voix, lui demandèrent en choeur s'il désirait manger quelque chose... Pauvres petites bestioles dénuées de sens. Bien sûr qu'il voulait manger quelque chose puisqu'il était présent dans cette cuisine. Toutefois, il leur répondit, bien aimablement :

" Hmm, je désirerais trois grosses tomates, une belle part de gâteau au chocolat ainsi qu'une poire s'il vous plaît. "

Il se dirigea vers l'une des nombreuses tables, et c'est alors qu'il aperçut, un peu plus loin, une silhouette qu'il connaissait, sans faire plus attention à lui. C'était comment son nom déjà ?? Meew... non Pe... non plus... Aaah, oui, Prewett. Lawlett, si ses souvenirs étaient exact. Et ils devaient l'être. Il leva un sourcil, pas bien étonné de le trouver là, et continua son chemin pour aller s'assoir à cinq mètre du serdaigle. Les elfes revenaient déjà et lui apportaient sa commande, s'inclinant jusqu'à toucher le sol de leur nez lorsqu'il leur souffla un merci aussi glacial que le vent hivernal.

Attrappant la anse de sa tasse entre son pouce et index, il trempa ses lèvres dans le lait brûlant avant de se lécher les babines comme un chat. Depuis le temps, le petit peuple des cuisines avaient appris à satisfaire ses goûts gastronomiques exubérants et à combler son appétit dévorant. Dans la douce et rassurante pénombre des cuisines, une silhouette s'approchait. Accroupi sur son tabouret, Law leva ses yeux sombres et les posa sur le nouvel arrivant. Tiens, voilà l'idôle des jeunes. Jared Wells faisait partie du groupe de musique et il devait dégager des phéromones d'une rare puissance pour émoustiller tout ce qui portait des jupes à Poudlard. L passait bien plus de temps plaindre le Serpentard qu'à réellement l'observer. Il était souvent entouré d'une petite foule piaillante, dont chaque élément cherchait par tous les moyens à se faire remarquer. Les filles avaient décidemment des réactions bizarres.
La tête penchée sur le côté, il ne détacha pas son regard du visage du Serpentard tout en mastiquant consciencieusement les petits gâteaux que les Elfes déposaient devant lui. Les autres élèves de l'école avaient pris l'habitude de croiser ce regard aux prunelles sombres, ces yeux cernés. Mais lorsque les pupilles de Law devenaient fixes et semblaient voir à travers vous, c'était souvent une expérience singulière où L oscillait entre le débile léger et le génie à la logique froide. Deux "chomp" légers s'ajoutèrent à la symphonie des sauces et des coupes glougloutantes, au tintement des chaudrons, au ronflement des feux sous les chaudrons fumants. Lawlett prenait ses aises et sans aucune gêne s'était délesté de ses chaussures. Agitant légèrement les orteils, il plissa les paupières avant de porter son regard sur son "encas" à présent complet. Jared s'était installé à quelques mètres de lui.
Puisque le Vert ne semblait pas vouloir entamer la conversation, ce fut L qui prit la parole en premier.

"Des difficultés à retrouver le rythme?" Un comble pour un musicien...huhuhu. Law mordit dans sa tartine de confiture avant de prendre une cuillerée de sorbet. "C'est rare de te croiser seul. D'habitude, il y a dans ton sillage une horde de femelles gloussantes. Je t'envie...les moments de calme doivent t'être tellement précieux."

L se tut et reprit son lent et minutieux carnage de denrées alimentaires. Il brûlait de curiosité, il n'avait jamais eu l'occasion d'étudier Wells, mais il préférait laisser à l'autre le soin d'avorter cette discussion ou au contraire de la poursuivre. Le Serpentard devait sacrément... "...en avoir marre de n'être qu'une énorme confiserie géante à qui on ne demande jamais son avis."

Les lèvres de L avaient remué en silence tandis que son regard devenait à nouveau fixe. Machinalement, il porta de nouveau à ses lèvres la tasse de chocolat et en but d'une traite le contenu.
Délicatement, il la posa sur la table avant d'enlacer ses genoux de ses bras et de poser son menton dessus. Difficile de lire quoique ce soit sur ce visage alors inexpressif. Aucune moue aux lèvres, pas de tressaillement de sourcils ou de mimique quelconque. Lawlett avait envie de gratter le vernis de la "pop star" et de découvrir ce qui il était réellement. Après tout, lorsque l'on est un artiste et plus paticulièrement que l'on fait de la scène, on endosse un rôle, on devient un symbole, on perd toute identité pour devenir ce que l'on attend de soi.
Qui était Jared Wells en dehors du beau gosse musicien?

Alors que Jared entamait sa première tomate avec, d'après la qualification qu'en avaient déjà donné ses piailleuses, une sensualité à tomber par terre, Lawlett apostrophait le jeune Serpentard. Du moins, il venait d'essayer d'engager la conversation. Cachant son étonnement, il tourna légèrement la tête pour être bien sûr que celui qui venait de parler était bien le Serdaigle qui se tenait alors à sa droite, un peu plus loin. Effectivement, c'était bien le bleu et gris qui lui avait parlé.
Jay tourna à nouvau la tête, pour regarder avec plus d'attention ce qui se passait sous son nez. Un elfe un peu trop zélé avait profité de son moment d'inattention pour venir rajouter à sa commande un verre d'eau et trois de jus de citrouille. Dans un sourire sans émotion, le jeune garçon porta le premier verre de jus de citrouille à ses lèvres et le vida d'un trait. Ses heures de lecture l'avaient assoiffé. Ce n'est qu'à ce moment, et à ce seul moment que Mônsieur Jared Wells daigna répondre au bleu qui ressemblait, à ce moment là, à un demeuré moldu qui sûrement, aurait pu gagner la coupe dans ce domaine. Il répondit au Serdaigle, de son habituelle voix sans émotion, héritée de son père.

" Humour très fin, Prewett, très fin, continue comme ça, tu es sur la bonne voie. " Il posa son regard sur une deuxième tomate, se demandant s'il allait la manger, où s'il allait manger une part de gâteau avant. Finalement, il continua à parler avec le bleu. " Quant à ces oies, il suffit juste d'en prendre l'habitude... Au bout d'un moment on ne les entend plus, et même leur présence semble irréelle. "

Il avait vraiment fallu qu'il tombe sur Prewett ?? Une des premières personnes avec qui il discutait pour commencer cette année... Il n'avait même pas eu le loisir de discuter avec Faust à propos de leur prochaine répétition. Celui-ci était un sacré phénomène, les dates étant son fort, celles dont ils avaient parlé en juin, avant de se quitter avaient dût sortir de sa tête par l'oreille même où elles étaient entrées. Laquelle d'oreille ?? Pff, ceci n'a pas d'importance. A ce moment là, A cette heure là, ce qui était important, c'était que Jay devait se nourrir.

Il n'entendit même pas les autres paroles de Prewett, enfin, comme à son habitude, il devait encore marmoner des choses incompréhensible pour toute personne à peu près saine d'esprit. Il avisa enfin une de ses énormes part de gâteau et commença à la savourer. Mmmh... oui, c'était plutôt bon, voire même très bon. Tout en mangeant, il laissa ses pensées aller au fil de leurs désirs et volonté propre, il s'étonnait parfois de penser à des choses absurdes... mais souvent, cela revenait à sa mère et à leur accident... ce terrible accident...

Humour fin? Il n'avait pas pensé à se moquer ou à balancer une vanne foireuse. C'est juste que l'allusion avait été facile et l'expression tellement banale que le sarcasme aurait pu passer inaperçu. Lawlett ne répliqua pas mais écouta son interlocuteur. Il avait écarté sa tasse, rapidement emmenée par un Elfe. Il avait éloigné la coupe de sorbet pratiquement vide qui ne contenait qu'un jus d'aspect peu ragoûtant de glace fondue. Le pain avait été englouti depuis longtemps, et L s'attaquait à présent aux fruits. Sa faim se calmait sereinement mais sa curiosité s'attisait de plus en plus. Il pouvait presque sentir physiquement toutes ces questions qui se bousculaient dans sa tête, toutes ces hypothèses échafaudées en un battement de cils et aussitôt détruites. L'analyse de ce Serpentard s'annonçait ardue, car l'autre ne laissait pratiquement rien transparaître. Il avait une voix égale et un ton incroyablement neutre. Aucun geste nerveux ou moue révélatrice. Saupoudrant généreusement la fraise qu'il tenait entre son pouce et son index de sucre, il plissa les paupières en rivant son regard à celui de Jared. Là...juste à l'instant.
Un énigmatique sourire étira les lèvres de Lawlett qui jetta sur la table la queue du fruit. Pendant l'espace d'une seconde, une fugitive et précieuse seconde, il lui avait semblé voir une ombre, un voile dans les iris du Serpentard. Il s'empara d'une seconde fraise.

"Ca doit être singulier de vivre entouré de fantômes. D'ordinaire, ces derniers ne viennent nous visiter que lorsqu'on se sent seul, perdu ou inquiet." D'une pichenette, il envoya au loin le reste de son fruit. "Si on ignore assez longtemps une personne, tu penses qu'elle disparaît pour de vrai?"

Lawlett était empli de ces questions en apparence stupides mais dont les réponses s'avèrent bien plus sérieuses. Tout en mâchant, il continuait de dévisager Jared, semblant plonger dans ses prunelles pour aller fouiller dans Dieu seul sait quel recoin de sa psyché. L'année précédente, L avait été encore plus évité qu'auparavant, des rumeurs avaient couru à son propos, il serait un legilimens. Law n'avait même pas pris la peine d'infirmer les bruits de couloir. Il avait trouvé amusant de voir comment un ragot pouvait évoluer. Et puis, l'histoire s'était tassée.
Le Serdaigle pouvait avoir un regard dérangeant, presque malsain. Il détourna les yeux pour sucrer de nouveau un fruit. Il haussa négligemment les épaules avant de reprendre la parole.

"Après tout...on dit que l'on ne vit qu'à travers le regard d'autrui."

Les Elfes débarassèrent rapidement les reliefs de l'encas de Lawlett. Ils prirent même l'adorable initiative de continuer à le fournir en fruits. Décidemment, le service devenait meilleur au fil des années.
Lorsqu'il avait quitté son dortoir, il y a encore quelques minutes, il était loin de s'imaginer qu'il allait se retrouver face à face avec l'un des élèves les plus populaires et les plus nébuleux de l'école. Law ne s'était jamais intéressé au cas de Wells et il ne put s'empêcher d'éprouver une petite pointe de décemtion. Qu'il aurait été enrichissant d'assister à la lente et inexorable ascension de celui qui était devenue le fasntasme de nombreuses élèves. Le caramel pourrait peut-être le renseigner, mais cela signifiait réussir à le coincer dans l'école...

Un silence grandiose avait régné dans la cuisine, parfois cassé par les pas des petits elfes qui faisaient leur travail plutôt correctement. D'ailleurs, il venait de remarquer qu'une autre part de gâteau, à la noisette cette fois, venait d'être posée devant lui. Elles étaient bien discrètes ces créatures. Lawlett avait reprit la parole. Encore une fois, Jared avait envie de ne pas lui répondre, où alors de répondre sans rien dire. Il se rappelait d'une des dernières rumeurs qui avaient courues sur Prewett : il serait un legilimens. Mais bien sûr. Il était juste doué au jeu de trouver ce qui se cache derrière les armures. Mais personne n'avait réussi à percer l'armure de Jay, et ce ne serait sûrement pas Prewett le premier à le faire. Il répondit tout de même au bleu mangeur de fraises, de son même ton froid et lointain :

" Certaines choses ne sont vraies que pour certaines personnes Prewett. "

Il posa sa part de gâteau pour engloutir le reste de son verre de jus de citrouille. Une fois le verre vide, il le posa à l'écart, histoire de ne pas se tromper de verre à l'avenir. Il en était parfaitement capable, et ça, il le savait parfaitement bien. Et puis en plus, il n'avait pas envie de dormir, mais ça ne voulait strictement rien dire chez Jay, surtout le soir. Enfin, il était de retour à Poudlard, et était bien content de cette nouvelle. En fait, ce dont il avait hâte, vraiment, c'était de revoir Faust, son chez Faust, mais... pas son admirable Faust. Enfin si, il y avait UN domaine ou Faust était admirable : celui de l'oubli des horaires, il était sans doute le meilleur, d'ailleurs, Jay avait oublié de lui acheter une récompense pour être le roi de cette catégorie, il s'était promis qu'il le ferait... et forcément, il avait totalement zappé de le faire. Enfin, ce n'était certes pas le plus important de ce qu'il avait à faire cet été.

Dans un sourire intérieur, il repensa à ses moment de complicité avec sa mère, tels qu'il n'en avait jamais connu auparavant. Rien n'avait jamais été aussi beau, tout ça pour faire exploser son père de rage une bonne fois, et qu'il laisse se déverser sa colère, encore une fois sur un oncle. Apparemment c'étaient toujours les oncles de Jay qui se prenaient tout. Jamais ses tantes n'avaient eu à faire au "doyen" en colère.

Jay se rappela alors qu'il était en compagnie d'un bleu qui l'indifférait. Lawlett Halley Prewett. Il paraissait qu'il n'était pas méchant du tout. Mais ils n'avaient cure de l'autre. C'était tellement réciproque depuis le début, que Jay en avait presque finit par oublier l'existence physique du serdaigle. C'est dire s'il lui accordait plus d'importance que ses piailleuses qui essayaient de l'attirer dans leurs lits.

A la réponse de Jared, Lawliett arqua un sourcil. Il ne s'était pas vraiment attendu à ce genre de réponse. Il repensa à une expression qu'il avait entendu "une réponse à la corse", c'est tout à fait ce que lui avait fourni le musicien. Un silence s'installa rapidement. Visiblement le Serpentard n'était pas vraiment enclin à se lancer dans une discussion quel qu'en soit le sujet. Posant les coudes sur la table et son menton entre ses mains, l'asiatique fixa le Vert et Argent en gonflant légèrement les joues de dépit. Sans changer pour autant de position, il reprit la parole après quelques minutes. D'ordinaire, il appréciait le silence qu'il trouvait reposant, mais là ça devenait ennuyeux. Et s'il y a une chose que L détestait c'était bien s'ennuyer.

"Pourquoi tu te drapes autant dans le silence? Ou je devrais plutôt demander pourquoi tu te montres aussi antipathique aux autres? Est-ce une question d'ego, de mécanisme de défense ou bien es-tu quelqu'un de si exclusif que tu ne cherches même pas à sortir de ton petit cercle d'intimes?"

L ne comprenait pas le besoin de certaines élèves de rester sans cesse avec les même personnes. Ouvert d'esprit et tolérant, il trouvait que rien n'était plus enrichissant que rencontrer de nouveaux visages. On apprenait toujours au contact d'une nouvelle connaissance, on évitait de stagner. L'évolution se faisait toujours à cause d'une crise ou au croisement de deux (ou plusieurs) destinées.
Wells était un personnage arroguant qui se coupait volontairement des autres en faisant preuve d'un complexe de supériorité assez surprenant. Ses attitudes, sa façon de parler ou de fixer ses interlocuteurs les paupières mi-closes pouvaient presque se faire sentir honteux. L n'était nullement impressionné par ce Serpentard qui tenait plus du coq que du reptile. Il continua tout aussi innocemment.

"J'apprécierais que tu me donnes une réponse un peu plus contruite car si ton ramage se rapporte à ton plumage, cela risque d'être intéressant."

Exiger quelque chose de Wells était aller aux devants d'une grande déception, mais le côté optimiste de L ne le lâchait jamais. Et si par malheur, la réponse du Vert le frustrait il se ferait une joie de poser encore et encore des questions jusqu'à ce que l'autre craque d'une façon ou d'une autre.
Autant pousser son cobaye dans ses derniers retranchements...

Jared était perdu dans ses pensées. Le silence lui faisait du bien, il avait beau dire à qui voulait l'entendre qu'il n'entendait pas ses groupies qui lui criaient sans arrêt dans les oreilles, il arrivait parfois qu'il les entende plus que d'ordinaire et que nécessaire, d'où ses sorties nocturnes plus que régulières. Il avait l'intention de laisser vagabonder ses pensées, mais le bleu Prewett continuait à s'occuper de son cas avec beaucoup d'attention, ce qui avait pour conséquence d'exaspérer Jay au plus haut point. Obligé de faire un tant soit peu bonne figure en présence de quelqu'un, le vert tourna la tête vers son interlocuteur, le visage fermé, le regard qui, s'il pouvait tuer, le ferait sans se poser de questions. Dans un soupir plus navré et exaspéré qu'énervé, Jared prit la peine de répondre au bleu... d'une façon qui, sûrement ne satisferait aucunement ses envies de réponses nocturnes.

" Et pourquoi répondrais-je à tes questions, Prewett ?? Tu ne fais pas partie des "forces de l'ordre" à ce que je sache. "

Dans un sourire amusé, il reprit conscience des aliments posés sur la table devant lui. Il pensait avoir tout fini, mais il trouvait devant lui encore une panoplie de choses à manger. Il eu un sourire appréciateur. Les elfes étaient ici bien éduqués, et servaient leurs hôtes jusqu'à n'en plus pouvoir. Prenant un verre de jus de citrouille dans sa main, il le leva, et en étudiait l'apparence, tout en reprenant la parole, pour une petite phrase à l'attention de Lawlett.

" Et peut-être ne poses-tu pas les bonnes questions pour avoir les réponses que tu cherches. Cela étant, il serait extrêmement amusant de te savoir les chercher, Prewett. "

Il posa son regard noir sur l'asiatique qui le tenait compagnie, un sourire malicieux avait prit place sur ses lèvres. En réfléchissant bien, il préférait sans doutes être enfermé avec Prewett qu'avec La Fère ou Adelaar. Tout bien réfléchit, Prewett ne le dérangeait pas. Tiens d'ailleurs, il sentait bien venir le coup : Adelaar ou La Fère se pointer pour casser la croûte, trichant sur les deux premiers à avoir colonisé la cuisine cette nuit là.

Non vraiment, se retrouver avec deux fous de plus, c'était très peu pour lui, surtout qu'Adelaar et Jay ne se supportaient pas, mais alors pas du tout. Faust était l'entre eux deux. Adelaar avait eu peur de Jay, et ça le faisait sourire intérieurement. Il n'avait pas comprit, au départ, que Faust était simplement son meilleur ami, et que jamais il ne poserait ses papattes sur lui. Ce n'était pas convenable du tout !! Regardant son verre de jus de citrouille, toujours dans sa main à la hauteur de ses yeux, il eu un soupir amusé avant de se l'enfiler d'un trait, sans prendre le temps de savourer le bon gout du cucurbitacé. Une fois son verre posé sur la table, il commença à jouer avec son piercing sur la lèvre de son index droit, bien vite remplacé par ses dents suérieures. Une habitude lorsqu'il s'ennuyait, où qu'il réfléchissait à des choses qui ne devaient normalement pas passer par sa jolie petite tête, puisqu'il se disait innaccessible par la gent féminine.

Une réponse doit être donnée à Jared

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