Petite visite de bon matin

Lux commença à examiner les alentours déserts, se demandant où elle devait aller pour son prochain cours ; potions, apparemment, d'après son emploi du temps tout neuf. Mais les cours ne commençaient qu'une heure plus tard ! Cela, elle le savait, mais elle n'aimait pas être en retard, et avait pris ses précautions pour le premier jour de cours, au cas où... Le matin, la lumière entrait dans un hall d'entrée magnifique, les sabliers sur le mur, de quatre couleurs différentes, illuminés par les premiers rayons du soleil. "Parfait, on est premiers. Et ces bouffons, les Gryffondors, ils ont 20 points de moins que nous, ça fait plaisir à savoir !" murmura-t-elle pour elle-même ; de toute façon, elle n'avait pas d'interlocuteur potentiel dans ce hall à sept heures trente... Enfin, c'était ça, non ?
Elle recommença à fouiller du regard toutes les entrées de la salle : la grande porte principale, l'escalier en colimaçon qui menait au premier étage et la porte de la grande salle qui représentait le plus grand risque, puisque d'autres lève-tôt étaient sûrement en train de déjeuner eux aussi : en effet, elle pouvait entendre quelques pages se froisser dans le silence absolu du matin d'octobre. Frissonnant, elle rabattit sa cape noire sur ses épaules, et commença à jouer avec une mèche de ses cheveux presque blancs, s'amusant à l'entortiller, faire des noeuds, la rabattre sur le côté, bref, testant toutes les coiffures possibles et imaginables, pour cette pauvre petite mèche maltraitée.
Soudain, entendant un son de pas derrière elle, c'est-à-dire dans le grand escalier, elle se retourna brusquement ; il n'y avait personne. "Est-ce que j'ai rêvé ?" se demanda-t-elle tout doucement (si l'on entendait les pages d'un livre dans la Grande Salle, on entendait un murmure un peu fort, logiquement...) avant d'avancer un peu et d'explorer cet escalier qu'elle ne connaissait que très mal : c'est le problème, quand on marche au milieu d'un escalier pour en éviter les pièges...
Lux s'amusa à sauter les marches deux par deux... sans prévoir celle-là, branlante... CRAC. "Ah, m*rde, je suis coincée..." se dit-elle. "Et il n'y a personne pour me sauver."