Deux martyriseur qui se retrouve [PV Liam]

La Tour Nord a une petite particularité. Ce ne sont ni ses murs couverts de mousse, ni son habitant particulièrement étonnant en la personne du prof de Divination qui la rende aussi spéciale. Liam avait dès sa première année été chaperonné par ses aînés Serpentard. Le gamin grognon, au verbe haut et à la rage presque palpable avait su s'en attirer les bonnes grâces. On lui avait rapidement confié certains secrets d'alcôve, connus uniquement de quelques élèves qui le transmettaient à quelques élèves. La Tour Nord offrait ce que l'on appelle un "angle mort". L'un des rares endroits de Poudlard où aucun oeil indiscret ne pouvait se poser sur vous. Il pouvait servir autant à une ratonnade en bonne et dûe forme comme à un rendez-vous amoureux. Liam s'y rendait quelquefois. A la surprise générale, ce n'était jamais pour préparer (ou continuer ou finir) un mauvais coup. Il n'y allait jamais lorsqu'il était en colère ou triste. Le Serpentard ne croyait pas franchement à la divination, mais il y avait quelque chose de "spécial" dans cet endroit. On y venait machinalement, comme si c'était vos pieds qui vous y conduisaient. On y restait quelques minutes ou quelques heures, le regard perdu dans les frondaisons des arbres qui vous faisaient face. Son esprit se mettait à vagabonder et, comme pour les Grecs anciens et leurs oracles, la réponse à ces problèmes que vous fuyez ou ignorez apparaît d'elle-même sous formes de symboles ou de détails qui retiennent votre attention. Cela peut aller de la forme d'un nuage, à une silhouette vague en lisière de la Forêt Interdite, cela peut être quelques paroles venant des fenêtres au-dessus de vous que vous entendez soudainement distinctement ou le vol particulier d'un oiseau.

Le visage fermé, indéchiffrable, Liam traversa le Parc et longea les murs de la Tour Nord en en faisant le tour. Bizarrement, il était très rare de croiser un autre élève au pied de cette dernière. Mais aujourd'hui, il y avait quelqu'un. Rider McWinlan.
Une Gryffondor pour le moins étrange. Préfète de sa Maison, on pourrait s'attendre à un parangon de l'être humain. Une personne foncièrement bonne, juste et loyale. Une jeune femme courageuse et fière, au regard flamboyant et à l'âme noble. Rider n'entrait pas dans cette description. Elle n'était pas pleine de défauts mais son caractère était pour le moins singulier. Par exemple, là où la majeure partie des préfets se seraient enflammés à le voir victimiser Simmons, elle n'avait pris aucune mesure disciplinaire. Pas de retenue, pas d'expulsion ou de punition, mais des paroles troublantes que l'on imaginerait être prononcées par un Gryffondor dans ce contexte de violence scolaire et cruelle purement gratuite.

"Tiens donc qui voilà... Mon vert argent martyriseur de jaune préféré. Comment ça va?
- Mal comme d'habitude, mais étant donné que je respire encore je suppose que je ne suis pas encore en Enfer."

L'Enfer est partout...quelle magnifique réplique pour une Gryffondor...Rider était bien différente des membres de sa Maison et il était légitime de se demander ce qu'elle faisait chez les nobles, les courageux et les braves Rouge et Or. Etait-ce le Choipeau qui commençait à avoir des problèmes de discernement ou bien Rider jouait à la méchante et cachait un coeur plein d'abnégation et de compassion? Gracieuse et féline, elle prit une longue bouffée sur sa cigarette, rejettant un nuage bleuté que le vent dispersa rapidement.
Rider A. McWinlan était une véritable énigme que peu de personnes pouvaient se vanter de connaître. Elle était un personnage qui alimentait fréquemment les conversations des élèves mais nul ne savait quoi penser exactement. Liam avait déjà entendu tout et n'importe quoi au sujet de la Gryffondor, souvent les informations étaient infondés, certaines devaient être fausses et d'autres simples fantasmes de jeunes gens en manque de sensations fortes. Mais il y avait un point commun dans tous ces bruits de couloirs.
Rider A. McWinlan n'avait décidément pas sa place dans la Maison de Godric.

C'est rare de te voir seul, où alors je ne te vois pas souvent. Comment ça avance avec... Joachim, c'est ça? La dernière fois que j't'ai vu c'était avec lui il me semble.
- En effet...la chasse est difficile en ce moment. Le gibier se terre et il faut faire preuve d'une certaine ruse pour pouvoir le débusquer. La proie se fait méfiante. Il faut sans cesse innover.

Rider se laissa glisser au sol et s'assieds dans l'herbe. Malgré le froid mordant, la jeune femme ne semblait pas souffrir de la température rigoureuse. Elle était vêtue légèrement, offrant un saississant contraste avec Liam qui s'était couvert de plusieurs épaisseurs. Elle devait être complètement dingue...ou particulièrement endurcie.
La Gryffondor continua calmement de parler. Sa voix calme aux intonations lentes presque indolentes s'éleva de nouveau et Liam ne put s'empêcher de s'étonner face au détachement de sa compagne. Parfois, Rider donnait l'impression de se trouver à des années lumières alors qu'elle était à côté. Ce n'était pas des rêveries banales, mais une sorte d'objectivité un peu supérieure et hautaine.

"Mériter? Qui suis-je pour te répondre, Rider? Tu devrais t'introduire dans le bureau du directeur et en discuter avec le Choixpeau pour extirper directement à la source la cause de ta répartition. Mais je te rejoins...sur ce coup-là, le vieux tas de tissu s'est drôlement planté." Il haussa les épaules négligemment. "A moins bien évidemment, que tu ne joues qu'un rôle de méchante et qu'au fond de toi brûle la compassion et l'amour de son prochain." Il la fixa intensément avec une mine on ne peut plus sérieuse avant d'éclater de rire. "A ton avis, pourquoi on t'a mis chez les Gryffondors?"

"Mériter? Qui suis-je pour te répondre, Rider? Tu devrais t'introduire dans le bureau du directeur et en discuter avec le Choixpeau pour extirper directement à la source la cause de ta répartition. Mais je te rejoins...sur ce coup-là, le vieux tas de tissu s'est drôlement planté."

Aha ! Comme tu dis, lourdement même. Il en va de l'honneur des gryffondor tout de même. Et peut être des serpent. J'aurais été mieux là-bas selon moi. Mais toi comme moi, on sait très bien qu'on ne choisit pas. S'il m'a placé là c'est qu'il devait y avoir une raison, je la cherche juste depuis... 5ans.

"A moins bien évidemment, que tu ne joues qu'un rôle de méchante et qu'au fond de toi brûle la compassion et l'amour de son prochain."

..... Je ne crois pas nan.
Enfin tout dépends de la personne en face, comme tout le monde.

"A ton avis, pourquoi on t'a mis chez les Gryffondors?"

Alors ca voit-tu c'est la bonne question que je me pose depuis des lustres. Si j'avais été à Serpentard il y a bien longtemps que les élèves s'enfuirait en me voyant. Au lieu de cela ils restent là a ma regarder comme si j'étais une déesse païenne. C'est ridicule.

Nan, elle était juste une vampire comme toutes les autres.. Allons bon, sur ce coup là, Liam la faisait bien rire, oh que oui. Mais il lui posait une question qui la forçait a trouver une réponse. Pourquoi les Gryffon plutôt que les Serpent? C'est vrai que la jeune fille aime passer du temps toute seule, mais aime aussi êtres avec les siens, dans ce cas il aurait fallu l'emmener à pouffsouffle et non à Gryffondor ou Serpentard. Au quel cas elle se serait suicider. Baël lui en aurait fait baver, et Liam aussi par la même occasion. Même si la continuité de son sang ne fait aucun doute, elle sait très bien que chez les pouffsouffle, on ne fait pas bien la différence entre sang-pur et sang mêlé. Ou encore enfant de moldus. On les placent tous sur la même égalitée. Bref, la galère d'un pouff n'a pas d'égale.

Elle réfléchit encore, plus profondément.

Peut être veut-il que je prenne conscience que cette part de gentillesse doit se développer à un point plus élevé... Je veux dire: avec les autres, ceux qui me sont inconnu ou de simples connaissances. C'est peut être ça qu'il veut me faire encrer..

Alors ca voit-tu c'est la bonne question que je me pose depuis des lustres. Si j'avais été à Serpentard il y a bien longtemps que les élèves s'enfuirait en me voyant. Au lieu de cela ils restent là a ma regarder comme si j'étais une déesse païenne. C'est ridicule.
- Ridicule? Je ne crois pas. Ils voient les couleurs que tu portes et ils croient en toi, Rider. On ironise beaucoup sur l'âge du Choipeau mais force est de contaster qu'il s'est rarement trompé.

S'il avait été réparti dans une autre Maison que Serpentard, les élèves de Poudlard auraient agi de la même façon avec lui. Non seulement Liam était un adolescent cruel et écorché vif, mais il était réparti chez les fourbes et les sournois. Comme s'il n'y avait pas d'espoir pour lui, comme si les ténèbres qui habitaient son coeur ne s'en iraient jamais. Il posa sur Rider un regard étrangement troublé. Personne n'avait jamais cru en lui, rares étaient les personnes qui n'appartenaient pas à sa Maison qui lui avaient tendu la main. Il n'y avait que Simmons qui se dégageait de toute ces ombres qui le hantaient. Le doux Poufsouffle avait essayé d'apprivoiser la bête sauvage. Oliver l'avait repoussé, effrayé par ce qu'il pouvait ressentir, terrorisé par ces sentiments qu'il ne connaissait pas.

Peut être veut-il que je prenne conscience que cette part de gentillesse doit se développer à un point plus élevé... Je veux dire: avec les autres, ceux qui me sont inconnu ou de simples connaissances. C'est peut être ça qu'il veut me faire encrer...
- Il doit une part de vrai là-dedans. La question qu'il faut alors se poser est : où trouver ce courage pour changer? Car il doit en falloir une certaine dose pour oser révolutionner sa vie, lui faire prendre une autre chemin. Tu vois, je suis comme je suis et c'est presqu'avec fatalisme que je me suis fait à cette idée. Mais pour dire vrai...personne ne souhaite rester seul éternellement. Pourquoi trouves-tu si amusant le fait de dominer autrui? Qu'est-ce-que tu y trouves? Tu n'es pas obligée de me répondre, mais penses-y.

Ses propres raisons lui étaient évidentes, mais pour Rider...la jeune femme était certes quelqu'un de solitaire, mais apprécier le fait de se sentir seul ne signifiait pas nécessairement une sécheresse d'âme sans nom. Cette conversation prenait peu à peu des allures d'aveux ou de confession. Liam détourna les yeux pour river son regard sur le bout de ses chaussures. Il enviait Rider, le fait qu'on croit en elle, qu'on offre une chance à son âme d'étendre ses ailes et de prendre un bel envol. Pour la sienne, aucun espoir, même le vieil artefact n'avait pas jugé nécessaire de lui donner l'occasion de changer en le répartissant dans une maison où les valeurs humaines et la moralité étaient de mise.